Une dictée simultanée dans 37 pays francophones

Texte : Christophe Courjon

Une dictée pour lutter contre l’illettrisme, organisée depuis 12 ans par des Rotariens du district 1760, a changé de format lors de la pandémie de Covid et pris le 27 janvier dernier une ampleur nouvelle par la participation de 7 400 personnes. Une action d’une dimension internationale, destinée à soutenir des projets pour rendre la lecture accessible à tous.

Une communication de l’événement avait été planifiée afin que chaque club puisse préparer la dictée.

L’alphabétisation et l’éducation de base représentent l’une des sept causes prioritaires du Rotary International (anciennement appelées axes stratégiques). La dictée proposée par des Rotariens du district 1760 est devenue au fil des années nationale, puis couvre aujourd’hui l’ensemble du monde francophone.  « Afin de répondre à cette ambition, nous avons constitué un comité de pilotage d’un ou plusieurs représentants de chaque district francophone, en France comme dans le monde. Ce comité qui s’est réuni à 10 reprises au cours de l’année pour établir un plan de communication cohérent met en valeur l’image du Rotary » expliquent Jean Marzuk et Jocelyne Le Gall, anciens gouverneurs investis dans cette opération. L’équipe de la dictée précise que tous les réseaux rotariens – districts, Comités interpays, clubs contact etc.- ainsi que des Alliances françaises ont promu cette action. Cette année encore, sur YouTube, la comédienne Andréa Ferréol a lu un texte pour l’ensemble des auditeurs.

Le petit laitier

Tel est le titre de cette dictée commune aux francophones impliqués dans cette manifestation. Les écoliers écrivent juste les premières phrases, les collégiens planchent quelques lignes de plus, les lycéens et adultes vont jusqu’au point final. Il faut savoir écrire potron-minet, plain-pied, vair ou commérages, se rappeler que goélette ne prend pas de tréma. Lors de la correction, on apprend que moucharabieh et moucharabié sont deux orthographes admises, que « évidemment » est formé à partir de l’adjectif évident (s’écrit donc « emment ») à la différence de « savamment » qui vient de « savant ». La phrase « qu’il fît beau ou non… » relève du subjonctif imparfait : pour être sûr qu’il s’agisse d’un subjonctif, il suffit de la mettre au présent : « qu’il fasse beau ou non… ».

Les participants repartent avec une meilleure orthographe, et offrent quelques commentaires tels que celui de Camille, 13 ans, à Saint-Dizier : « À l’école, c’est plus facile, parce qu’on apprend les textes des dictées à l’avance. Là, il y avait vraiment des mots compliqués. » 

Des lieux et des lectures qui diffèrent

Écoles, universités, salles municipales, hôpitaux, maisons de retraite… les participants rédigent tels des écoliers studieux, lors de la dictée prononcée par l’actrice, ou par un autre lecteur. Le Rotary club Dinard Côte d’Émeraude organise cet événement au palais des Arts et du Festival qui réunit une soixantaine de personnes, dont dix jeunes. Seul Jean-Charles Forestier obtient zéro faute, ce qui prouve la difficulté de l’exercice. À Montceau-les-Mines, le nombre de participants a doublé depuis l’an dernier. Delphine Comte présente au public les activités du Rotary club Montceau-les-Mines et explique que les fonds recueillis à l’occasion de cette dictée seront affectés au « Coup de Pouce » association qui apporte un soutien scolaire à de très jeunes élèves qui éprouvent des difficultés d’apprentissage de l’écriture. La prévention du décrochage scolaire précoce est primordiale dans la lutte contre l’illettrisme. Des bons d’achats dans l’espace culturel d’une grande surface sont remis aux trois lauréats afin de les remercier pour leur participation.

Des participants sont à l’écoute de l’épreuve retransmise sur YouTube, à l’instar de ceux invités par le Rotary club Marseille Longchamp.

À Alès, la romancière cévenole Mireille Pluchard lit le texte devant une centaine « d’élèves » rassemblés au lycée La Salle. C’est la première fois que le Rotary Alès Cévennes se joint à cet événement. Organisée à Châtenay-Malabry par le Rotary club Antony-Sceaux, la dictée est lue par…Monsieur le maire. Une implication municipale qui souligne la préoccupation des élus envers l’illettrisme, fréquente cause d’exclusion sociale.

Une forte participation à La Réunion

Les Rotary clubs de l’île se coordonnent à travers l’organisation de l’épreuve sur trois sites : une école primaire à Saint-Pierre, une médiathèque à Sainte-Marie et un centre privé de dialyse à Saint-Gilles. 220 participants au total, de tous âges, se concentrent sur chaque mot. Les trois meilleurs reçoivent un dictionnaire collector estampillé Rotary afin de valoriser les orthographes les plus abouties. L’implication des Rotariens réunionnais ne s’achève pas juste après cette rencontre : des membres des 22 clubs du département se rendent les jours suivants dans une quinzaine d’écoles, dans plusieurs Ehpad ainsi que dans des collèges pour dicter le texte. Marie-Johane Praene, membre du Rotary club Saint-Pierre Entre Deux, précise « qu’avec les fonds récoltés, les clubs financent des interventions d’associations spécialisées auprès de publics ayant des difficultés avec la lecture, le calcul ou l’écriture. »

Une cohésion rotarienne

Le nombre important de clubs qui ont participé à cette opération du samedi 27 janvier a entraîné un total inhabituel d’articles à travers la presse. La notoriété de cette action augmente auprès du public extérieur au Rotary. Malgré cet effort de cohésion, des Rotary clubs continuent d’organiser pour diverses raisons, souvent logistiques, des dictées à d’autres dates. Gageons que davantage de clubs pourront se mobiliser le samedi 25 janvier 2025 à 14 h30.

REDIFFUSION
Ladicteedurotary.org

Article tiré du numéro de mars 2024 de Rotary Mag

rotaryblogfr.wordpress.com

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